samedi 27 février 2016

Roller



L'élève est capable d'adapter à ses déplacements à différents types d'environnement. 


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Pas particulièrement spécialiste du roller, je m'y suis mis en même temps que mes élèves. Il n'y a d'ailleurs pas vraiment d'âge si ce n'est que l'on peut débuter l'activité à partir du cycle 2. Notons que :

  • Les activités proposées sont applicables pour des CP comme pour des CM2. J'ai pu mener de mêmes ateliers avec des élèves de GS (quand la grande section appartenait encore au cycle 2 à partir de janvier) et avec des CM1.
  • Ce qui compte, c'est davantage le nombre d'années de pratique qu'ont les élèves. C'est pour ça que plus on a des élèves âgés, plus l'hétérogénéité est forte.
  • Chez les plus jeunes, l'acquisition se fait souvent plus rapidement. Leur centre de gravité est plus bas. C'est de suite plus facile. On pourra tout de même aller plus loin avec les plus grands (qui se sentent à l'aise).
  • Notons que les élèves grands et fins, mais aussi les plus costauds, auront plus de difficultés à trouver leur équilibre et à tenir sur les roulettes.

Note : tous les exercices ont été testés et approuvés par femme et enfant qui ont été contraints de s'y mettre. Des essais sont mêmes faits avec le petit dernier de 3 ans, pour montrer qu'on peut s'y essayer très tôt.

 


Objectif de fin de séquence
L'avantage avec cet apprentissage, c'est qu'on peut aisément proposer un objectif de fin de séquence : rando en roller (avec présence d'un BE), sortie skate park (présence d'un BE non obligatoire), sortie patinoire, tournoi de hockey, ... 



À quel moment une compétence est acquise ?
Le déplacement en roller nécessite de nombreuses capacités : trouver son équilibre, se propulser, tourner, freiner, ... On ne peut se sentir vraiment à l'aise sur des rollers que lorsqu'on maîtrise l'ensemble de ces dimensions, du moins quand on acquiert suffisamment de capacités par rapport à un environnement donné.

Il faut savoir qu'un "apprenti" ne peut se concentrer sur un nouvel apprentissage tant qu'il ne maitrise pas l'étape préalable. 

Prenons l'exemple de Maxime et Lucas qui glissent côte à côte dans la cour en discutant. A dire vrai, c'est surtout Maxime qui parle car Lucas a un équilibre plus précaire. Comme le revêtement de la cour n'est pas totalement lisse, Lucas est accaparé par ce revêtement granuleux qui l'inquiète. Maxime, lui, n'y prête pas attention. Il est même capable, sans vraiment s'en rendre compte, d'éviter une crevasse en roulant tout en portant le regard au loin.

Nous ne faisons l'acquisition d'une compétence que lorsque nous sommes capables d'opérer une technique sans y prêter une attention importante. Notre cerveau est alors disponible pour un nouvel apprentissage

L'indicateur de compétence pour l'enseignant sera donc cette capacité à mettre en oeuvre plusieurs actions en même temps sans effort. Dans un premier temps, nous pourrons proposer des ateliers développant une seule capacité. Ensuite, des jeux nécessitant plusieurs capacités seront proposés. Il convient donc, pour l'enseignant, de proposer de nombreuses situations de niveaux variables. Les élèves se saisiront de l'exercice s'ils sentent que cet atelier nécessite une compétence suffisamment proche de ce qu'ils savent faire.


Organisation des séances
N'étant pas diplômé d'Etat en roller, je ne pourrai pas rentrer dans des considérations très techniques mais notre travail est de mettre en oeuvre la meilleure organisation possible pour permettre aux élèves de progresser. À ce titre, pour le roller, c'est en pratiquant qu'on progresse.

Divers exercices sont conseillés pour travailler telle ou telle compétence. On peut avoir pour habitude d'organiser trois groupes d'élèves qui tournent sur trois ateliers préparés et encadrés par un adulte. Mais la plupart de ces ateliers sont soumis à certaines rigidités lorsqu'ils sont proposés de façon traditionnelle : 

  • Groupes de 8 à 12 élèves entraînant souvent de nombreux temps d'attente avant de passer, d'autant qu'attendre debout en roller est physiquement difficile si c'est trop long.
  • Le nombre de passage pour chaque élève est souvent insuffisant.
  • Les exercices proposés ne correspondent pas toujours au besoin présent de chaque élève compte tenu de leur hétérogénéité.

Sans dire que cette organisation ne permet pas aux élèves de progresser convenablement, j'ai essayé de trouver une solution plus favorable à chacun. De manière générale :

  • les élèves se déplacent librement dans l'espace prévu pour la pratique (comme lorsqu'ils sont en récréation),
  • ils font des pauses dès qu'ils en ont besoin,
  • un espace jeu collectif est organisé (béret, 1 2 3 soleil, déménageur, hockey ...),
  • de nombreux objets sont disposés dans des coins déterminés, chaque matériel ayant une utilité précise,
  • les élèves équipés rapidement rentrent dans l'apprentissage dès qu'ils sont prêts grâce au matériel précédemment disposé, sans avoir à attendre que les derniers élèves soient équipés,
  • l'enseignant circule dans ces différents espaces et travaille des compétences déterminées avec un petit groupe d'élèves homogène.

 
Béret : freiner, tourner, travailler sur ses jambes pour ramasser un objet,
glisser pour éviter le retour d'un adversaire


L'enseignant circule donc dans l'espace et interpelle successivement des élèves pour travailler avec eux, en petit groupe de 3 ou 4, des compétences de leur "zone proximale de développement" (^^). Le matériel disposé dans l'espace est, quant à lui, présenté progressivement, au fil des séances. Les futurs rois d'la glisse savent ainsi à quoi chaque objet sert, en quoi il peut lui être profitable. Ils sont rapidement capables d'utiliser un objet pour travailler sans l'aide du maître : une cross par exemple pour se déplacer plus facilement (ça fait une troisième jambe et force à mettre les épaules vers l'avant). Au final, les élèves sont toujours actifs. Ils se trouvent sur des ateliers accessibles à leurs capacités et sont généralement avec des élèves de niveau comparable bien que l'entraide, avec des élèves plus avancés, soit très fréquente. 


Se propulser, glisser en tirant un camarade à l'aide
de cerceaux (ou de cross placées sous chaque bras)



Zone d'apprentissage :
Que ce soit dans la cour ou dans un espace proche de l'école, il est nécessaire de profiter de chaque spécificité qui s'offre à nous. Evidemment, nous ne pouvons pas nous entraîner chaque semaine dans un skate park. Mais avec un peu d'imagination, certaines zones de la cour peuvent être profitables :

Monter une pente force le placement des rollers en V


Tourner, zigzaguer entre des arbres.
Se positionner vers l'avant grâce à une cross.


Utiliser une pente pour se concentrer uniquement
sur la technique de rotation



Contraintes de lancement
Où trouver le matériel
Pour faire cette activité, il faut évidemment des rollers. Impossible de remplacer le matériel par des pots de yaourt sous les chaussures. Il convient donc de solliciter quelques ressources possibles pour se fournir le matériel. Chaque élève ne sera pas en mesure de fournir un équipement complet. Pour ma part, le plus dur est de fournir un casque à chaque tête, même si quelques familles peuvent prêter quelques casques de vélo (j'ai souvent trop de grosses têtes). Qui solliciter ? 
  • La mairie si l'on est dans une commune relativement grande,
  • l'équipe de circonscription,
  • les écoles alentours qui ont peut-être ça en stock,
  • éventuellement l'USEP si vous y adhérez et s'ils en ont dans leurs tiroirs,
  • des assos de roller.
En cherchant bien, on peut toujours se débrouiller. Cette activité a réussie à être organisée dans les quatre dernières écoles que j'ai fréquentées. Soit c'est de la chance, soit c'est que c'est souvent possible en faisant quelques démarches.


Préparer le matériel
Afin de gagner du temps pour la première séance, il convient de préparer le package pour chaque élève : vérifier que chacun aura une paire à sa taille d'après les informations recueillies, que chacun aura bien 2 protections genoux, idem pour les coudes et les poignets. Quant au casque, on fait ça plutôt au moment de la première séance, car on ne connaît jamais vraiment le tour de tête de nos élèves ...

Avec un peu de chance, l'utilisateur précédent aura bien rangé les protections : un type de protection par sac, protections liées par paires. J'avoue que je n'ai pas eu cette chance jusqu'à présent. 


Les joies de la première séance (et quelques unes après)
Lors de la dernière séquence que j'ai organisée, je me suis dit que c'était la dernière fois que je la menais car cette préparation et les premières séances étaient pénibles. Par chance, j'étais tellement ravi à la fin de la période que je me suis dit que je recommencerai l'an prochain.

Afin de ne pas être surpris, il faut évidemment s'armer de quelques parents et s'attendre aux problèmes suivants :
  • "Maîîîître, je n'arrive pas à mettre mes rollers"
  • "Maîîîître, mon casque est trop petit"
  • "Maîîîître, mon casque n'est pas serré" (ou mis à l'envers)
  • "Maîîîître, j'ai deux pieds gauche et une attache en moins", car oui, parmi les 25 paires de rollers que vous avez, il y en a toujours quelques unes qui ont des problèmes.

De manière générale, au moment de s'équiper, il faut respecter quelques règles :
  • On met le casque en tout premier.
  • On met les rollers en dernier.
  • Mince, je n'arrive pas à mettre les rollers avec mes protections poignet, je mets donc les rollers avant les protections poignet.

Les points de vigilance à partager avec les parents qui nous aident :
  • Serrage du casque,
  • et surtout serrage des rollers. Des rollers mal serrés entraînent une mauvaise posture, une mauvaise glisse, des douleurs et des risques de blessure.

On passe généralement beaucoup de temps à chausser et équiper les élèves lors des premières séances. On devient de plus en plus rapide au fil des semaines ... L'avantage d'une organisation libre des apprentissages est que les premiers élèves n'ont pas à attendre que les derniers soient prêts pour rentrer dans les apprentissages.



Ressources supplémentaires
  • Plusieurs ressources sont disponibles sur Internet. Vous trouverez ici un site bien fait qui présentera des exercices supplémentaires pour des niveaux variés.
  • Egalement, de nombreuses vidéos sont disponibles sur Youtube pour présenter telle ou telle technique.
  • L'idéal reste de vous équiper et d'essayer par vous même les joies du roller.





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